Le verre donne une grande liberté de création; alors on le rencontre parfois dans des réalisations inattendues. Un travail de recherche qui associe toujours un espace un peu spécial, un client à l’esprit libre et une création sans à priori.
On peut alors partir en quête de nouvelles transparences dans des lieux inhabituels, sur la route, au jardin, dans l’eau…
… car si le peintre a sa palette de couleurs, le verrier dispose aussi de toute une panoplie de matières, de textures et de lumières qui lui permettent de moduler la transparence dans une multitude d’expressions.
Descendons alors dans l’épaisseur du verre, dans cette infime surface, « l’inframince » aurait dit Duchamps, qui habite entre l’air et la surface du verre. S’y loge un peuple composé de « matités » de « satinages », de brillances et sablages, de « cordes » et autres scarifications de surface, d’aplats translucides gravés par les acides, d’halos métalliques ou irisés, de brusques reliefs, de bulles de soufflage, d’émaillages et « cémentations » infiniment subtiles, d’opacités soudaines…
Et tous ces effets, souvent superposés dans l’épaisseur de quelques microns, interagissent et dialoguent dès la moindre clarté survenue.
Le verrier est alors, selon la formule éculée, un véritable peintre de lumière, mais aussi un sculpteur d’air, car les reflets de ses œuvres se matérialisent dans l’espace architectural le façonnant par l’effet de la propagation lumineuse.