Mon expérience et nos connaissances au service de l’inspiration des autres plasticiens. Quelques unes des collaborations les plus fécondes de ces années : un jeu d’équilibre passionnant, un exercice d’écoute et de modestie qui demande un grand respect réciproque. Donner corps à l’idée d’un plasticien, la faire aboutir, c’est aussi poursuivre sa propre recherche par la rencontre avec l’Autre
Les vitraux de la Collégiale de Six-Fours-les-Plages, avec Adrian Schiess, artiste autrichien.
Une commande de la DRAC – Ministère de la Culture pour cet édifice classé Monument Historique. Un travail de longue haleine pour notre atelier, et aussi un défi esthétique et technique pour rendre « en vitrail » le projet quasi conceptuel du peintre autrichien.
Les 22 baies de cette vénérable architecture se sont transformées en autant d’écrans quasi monochromes, agités par un jeu de lignes de plomb très graphiques sur des verres soufflés eux mêmes agités de marbrures et frissons de couleur.
Le résultat est un ensemble verrier d’une grande énergie chorale mais d’une douceur lumineuse qui enveloppe l’intérieur de la Collégiale.
Née en 2021, sur une idée du plasticien Mehdi Melhaoui, cette sculpture a connu une genèse assez étrange. D’abord conçue comme transformation d’un silo à béton existant sur le terrain de ce futur centre commercial, elle a évolué vers une création nouvelle. Mehdi y a inscrit la mémoire de l’ancien objet, aux volumes imposants et austère, tout en y apportant la légèreté et l’humour d’une pièce architecturale étrange, polysémique.
Il m’a demandé d’y inscrire 6 grands verres aux ondulations inquiètes, aux évocations marines et textiles : un défi esthétique et technique de taille. Nous y avons cherché un bleu profond, d’une vigueur orageuse
La sculpture est enfin installées, grâce au partenariat avec la société de promotion Obazyne, dans un centre commercial à Auterive, en Occitanie.
Carlo Roccella
Une rencontre des deux côtés du verre. Avec Serin Ndiaye, maître de la peinture sous-verre sénégalaise (ou suwer), ont pris corps, selon les techniques du vitrail, des œuvres qui parlent le langage de la transparence. Pour affirmer la complicité que le matériau verre, au delà des cultures, porte mystérieusement en lui.
Une église contemporaine, qui n’a pas fait l’unanimité au moment de sa construction. Mais une collaboration passionnante avec une artiste inclassable : Jovhanna Rutvanowska.
Au final, un univers flottant de verre bleu, animé d’un essaim corpusculaire de fragments de couleur, suspendus dans la matière transparente.
Fruit d’une longue collaboration, ce coffret réunit l’art du papier, de la typographie et du verre fusionné pour donner corps à un texte de Fernando Pessoa, Névoa ou fumo, extrait du Livre de l’intranquillité.
Face à face avec une mise en page bilingue, cinq feuillets de verre émaillés et gravés, illustrent des états de la perception et de l’esprit, évoquant le diaphane, le translucide, le diffus, l’opalescent…
Ce travail n’est qu’une étape du travail multiforme et sensible de Laurence Bourgeois – LÔ, Écrits poétiques de verre et de papier, à découvrir sur son site
Une collaboration inattendue avec l’artiste vidéo Eric Bonnafous : interpréter en verre une œuvre photographique, (Building light – au centre) issue de son travail vidéo sur la ville de New York. Une recherche à travers les avatars du verre : de l’architecture vitrée à l’objectif de la caméra, en passant par l’écran de l’ordinateur et le retour à la transparence dans le vitrail. A gauche, détail de l’œuvre, à droite exposition en galerie)