Le verre est lumière et couleur, mais il est aussi matière et texture. Alors sa transparence se métamorphose, la perception s’altère, bref : la vision du monde change.
Dans mon travail j’attache une grande importance aux effets de matière qui donnent vie au vitrail et qui le changent en surface inquiète et animée, une œuvre à trois dimensions. Regardez comment le paysage s’anime, se dilate ou s’offusque. Nos fours et la chimie sont là pour moduler cette palette d’effets sans limites.
On n’imagine pas tout ce qu’on peut faire « subir » au verre pour en modifier l’aspect, et pas là même, la lumière qu’il transmet. On peut le graver avec des acides ou bien avec des abrasifs, à la roue, au diamant… ; on peut aussi le déformer à chaud sur des moules, lui donner un « grain », l’étirer ou le faire couler comme du miel. Le percer, le tordre, lui inclure toutes sortes de matériaux, le coller, le dépolir au sablage, le creuser ou le sculpter… et bien évidemment le peindre.
Les techniques du vitrail sont là pour assembler dans une œuvre d’architecture tous ces tessons que le verrier a ouvragés. C’est alors que toutes les tortures qu’on lui a fait endurer prennent sens et équilibre… quand l’œuvre est réussie, bien entendu!